Histoire du quilling: les reliquaires de paperolles
En France, la première référence à cet art du papier roulé a été trouvée dans une lettre datée de 1643. Et oui, contrairement à ce qu’on aurait pu penser, ça ne date pas d’hier ! On suppose même que l’origine du Quilling remonte à la Chine vers le IIᵉ siècle, au moment de l’invention du papier et de la naissance des autres arts du papier tels que l’Origami et le Kirigami.
Cependant, autrefois, on ne parlait pas de Quilling, mais de papier roulé ou de paperolles.
Les reliquaires
Les tableaux de paperolles sont essentiellement des reliquaires, c’est-à-dire, un support qui conservant des restes mortuaires de saints. Il s’agit donc dans ce cas de cadres avec des bandes de papier posées sur chant, coloriées ou non, dorées sur la tranche, pliées, plissées, frisottées, roulottées, tortillonnées…. Ces tableaux ont pour la très grande majorité été réalisés par des religieuses cloitrées, principalement les Ursulines, les Carmélites, les Visitandines.
Elles utilisaient cette technique pour imiter les filigranes d’or et d’argent des orfèvres avec les matériaux pauvres qui leur était autorisé. Ces créations religieuses, ne convenant pas à l’austérité monastique, étaient offertes par les sœurs à leur famille ou en échange de services rendus.
Les reliquaires de paperolles connurent un véritable essor en Bavière, dans le nord de l’Espagne et dans le sud de la France. On connait deux grandes périodes de production : la première s’étend de 1680 à 1790 puis 1840-1860, mais cette dernière est moins travaillée et plutôt monochrome.
Très peu de personnes connaissent ces objets. Et pour cause : pendant la Révolution Française, beaucoup de tableaux furent détruits ou cachés et tombés dans l’oubli. Quelques pièces se sont exportées en Amérique grâce aux colons. C’est récemment et depuis ce pays que cet art de papiers roulés est réapparu à la fin du XXᵉ siècle sous le nom de quilling. “Quill” signifiant plume en anglais, la plume étant l’outil d’origine qui permettait de rouler les bandes de papier.
Cette technique est aujourd’hui essentiellement connue comme étant un loisir créatif et elle s’est développée puis diversifiée.